La crise ? Quelle crise ?

Publié le par cercledeburrunz.over-blog.fr


Le gouvernement a dessiné le 16 octobre 2008 la carte de la France ferroviaire de demain. En effet, il s'est engagé dans le cadre de la loi Grenelle 1 à contribuer, "à hauteur de 16 milliards d'euros", à la réalisation de 2.000 km de lignes ferroviaires à grande vitesse d'ici à 2020 et a prévu de "définir" un programme de 2.500 km vers le Massif central et le Nord.

Pour répondre aux multiples demandes exprimées par les députés, montés au créneau pour défendre, qui le Nord, qui le Massif central, qui le Sud-ouest, etc. le secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau, a fait voter un amendement consensuel dans le cadre du projet de loi sur le Grenelle de l'environnement.
Cet amendement définit un programme précis de développement des lignes à grande vitesse: ligne sud-Europe-Atlantique, ligne Bretagne-Pays-de-la-Loire, arc méditerranéen (Montpellier-Perpignan et ligne Provence-Alpes-Côte d'Azur) et interconnexion des lignes en Ile-de-France. Ce programme "fera l'objet d'une concertation avec les collectivités territoriales, en particulier les régions" avant fin 2009, est-il prévu.

En outre, "la qualité de la desserte des agglomérations qui resteraient à l'écart du réseau à grande vitesse sera améliorée",des aménagements des structures existantes" et la "construction de compléments d'infrastructure" en citant le cas particulier de la Normandie. Le texte prévoit par ailleurs qu'un "programme supplémentaire de 2.500 km sera défini qui inclut la ligne Paris-Clermont-Ferrand-Lyon" et "la mise à l'étude de la ligne Paris-Amiens-Calais ainsi qu'un barreau est-ouest".  Enfin, le dispositif annoncé n'oublie pas la ligne Lyon-Turin qui, rappelle-t-on, "fait l'objet d'un traité international".


Dubitatif
Si tous ces projets séduisent sur le papier, leur accumulation ne laisse pas de susciter des interrogations dans une période de disette budgétaire et de récession économique. Et en l'espèce, les projets annoncés... puis avortés ne manquent pas. Pour n'en citer qu'un, rappelons la cas du "TGV pendulaire" promis sur l'axe Paris-Orléans-Limoges-Toulouse (POLT)... qui fut abandonné fin 2003. Abandon qui valut à l'Etat de verser un dédommagement de 340.000 euros aux régions lésées. 

Très dubitatif sur la faisabilité du plan annoncé ce jeudi, le député Verts Yves Cochet a engagé le gouvernement à "tenir compte de l'histoire réelle dans laquelle nous sommes" avec la crise financière. "Nous rentrons dans une période de récession mondiale qui va être longue et douloureuse, c'est ça l'actualité, c'est ça l'histoire réelle. Je veux bien que l'on soit dans le Titanic en train de chanter en disant +on fera du Mécano, on aura des rocades TGV+... Cela nous fait rêver mais on est dans le Titanic alors que les icebergs s'approchent".
Pour la construction de ces lignes "on sera dans des partenariats public-privé (PPP)", a répondu M. Bussereau. Toutefois, comme les PPP ne sont pas la panacée, il y a fort à parier que les investisseurs privés ne se porteront pas candidats pas pour des projets qui offrent à retour sur investissement faible, voire nul.


Source : Les Echos (avec l'AFP)


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