Fausse vérité : les lignes existantes vont être prochainement saturées

Une ligne sous-utilisée

Dans son état actuel, c’est-à-dire indépendamment des travaux d’aménagement d’ores et déjà prévus, la ligne ferroviaire qui relie la ville de Bayonne et la frontière espagnole présente une capacité disponible de plus de 180 trains par jour dans les deux sens.

Le rapport du Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD) de mai 2011, émanation du ministère de l’Ecologie et des Transports, évalue les capacités de cette ligne à 200 trains par jour à partir de 2013. Ce chiffre pouvant atteindre jusqu’à 250 trains par jour dans les années 2020 grâce à l’amélioration de la signalétique.

Or, actuellement, la ligne ferroviaire en Pays Basque est largement sous-utilisée. Si l’on exclut les dessertes secondaires de Puyôo, de Saint-Jean-Pied-de-Port et du centre logistique de Mouguerre, 53 trains circulent en moyenne sur le tronçon Bayonne-Hendaye, se répartissant ainsi : 22 trains de fret, 17 TER et 14 grandes lignes, dont 10 TGV. En définitive, la ligne n’est utilisée qu’à 20% de sa capacité… 

En plus d’être faible, le trafic ferroviaire sur cette ligne stagne : depuis 2006, date du débat public relatif au projet de ligne Bayonne-frontière, il a même plutôt régressé.

Indépendamment de la crise, deux causes peuvent expliquer ce faible trafic ferroviaire :

- le déclin continu du fret ferroviaire, en France comme en Europe. (voir la rubrique "Fausse vérité : une explosion du fret ferroviaire")

- l’« effet frontière » sur le trafic passager : à partir de Dax, et plus encore de Bayonne, la ligne TGV en provenance de Paris se vide de ses passagers. A tel point qu’arrivés à Hendaye, la plupart des compartiments sont déserts.

 

Une saturation sans cesse annoncée… et reportée

Trois facteurs entrent en jeu dans la saturation de la ligne existante qui traverse le Pays basque :

- le trafic de voyageurs à longue distance : même s’il risque d’augmenter dans les années à venir, cela ne suffira pas à saturer la ligne existante, aux dires même de RFF.

- le trafic de fret qui, selon RFF, est amené à croître de manière exponentielle (voir la rubrique "Fausse vérité : une explosion du fret ferroviaire")

- le trafic régional de voyageurs sur lequel la région Aquitaine mise fortement, au-delà de toute logique (voir la rubrique "Fausse vérité : transport de passagers, l'offre crée la demande")

Depuis le début des années 2000, on nous a annoncé à maintes reprises la saturation prochaine de la ligne et donc l’absolue nécessité d’en construire une nouvelle. Cette saturation était tout d’abord prévue en 2010, puis en 2020 et désormais en 2035 ! En effet, l’analyse de la situation n’était en rien fondée sur la réalité et son évolution mais sur des prévisions surévaluées, fournies par RFF, promoteur du projet (voir à ce sujet la rubrique "L'attitude biaisée de RFF").

 

 

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