SNIT : le principe de réalité fait enfin son apparition

Publié le par cercledeburrunz.over-blog.fr

Le gouvernement a publié en novembre le projet de Schéma national des infrastructures de transport (SNIT). La ligne Bayonne-frontière y figure toujours, parmi les 4000 km des quelque 28 projets ferroviaires du SNIT, dont le montant total atteint plus de 100 milliards €.

Ce qui frappe le plus à la lecture de ce document, c’est la première page intitulée « Avertissement » qui révèle tout l’embarras du gouvernement face à la crise de la dette.

 Les auteurs s’y livrent à un exercice de style visant à entourer le SNIT de telles précautions qu’on en vient à se demander quelle est la valeur et donc l’utilité d’un tel schéma.

 L’avertissement commence ainsi : « Ce projet de SNIT a été élaboré avant la crise actuelle de la dette publique et devra donc être adapté au nouveau contexte économique et financier ».

 Suit une avalanche de précautions, déclinées sous toutes les formes possibles :

-         le SNIT se situe « avant évaluation approfondie de son impact socio-économique et avant sa nécessaire conciliation avec les engagements de la France en matière budgétaire »

-         « le contexte durable de tension sur les finances publiques et sur la dette souveraine empêche toute perspective d’endettement supplémentaire de l’Etat, des collectivités territoriales mais aussi des gestionnaires publics d’infrastructures »

-         il faudra « établir un plan de financement soutenable au regard des contraintes pesant sur l’ensemble des finances publiques »

-         « cette évaluation d’analyse socio-économique devra conduire à une hiérarchisation des projets et à la révision ou au rejet de ceux qui ne présenteraient pas une rentabilité économique suffisante »

-         « il est entendu que l’effort de maintenance sera prioritaire sur le développement d’infrastructures »

-         etc, etc

 On ne peut que saluer l’arrivée – tardive – du principe de réalité pour tempérer ce qu’il est désormais communément admis d’appeler la folie ferroviaire française. Reste maintenant à en tirer toutes les conséquences, et pas seulement sur le papier, en supprimant purement et simplement des projets coûteux et inutiles, au premier rang desquels la ligne Bayonne-Espagne.

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