Un débat public orchestré pour donner l’illusion d’un processus démocratique

 

 

Le débat public organisé en 2006 a été fondé sur un postulat de départ erroné donné par RFF : la saturation inéluctable de la ligne existante dès 2020. Les chiffres et prévisions ont été gonflés afin de justifier cette saturation (voir la rubrique : "L'attitude biaisée de RFF"). Les experts pointent d’ailleurs du doigt un vice de procédure : la plupart des évaluations « ne sont pas préparées par l‘administration elle-même, mais par les promoteurs des projets. » C'est-à-dire que le dossier ayant servi de base au débat public a été réalisé par RFF lui-même. Le gestionnaire du réseau ferroviaire était à la fois juge et partie, ce qui n'est jamais très sain.

 

En effet, RFF a tout intérêt à démontrer que la ligne sera saturée puisque le développement et l’exploitation du réseau est sa raison d'être. Faute de moyens suffisants et flanqué d’une dette de près de 30 milliards d’euros, RFF doit sans cesse faire appel à des concours financiers extérieurs pour réaliser ses projets. L’entreprise publique ne pourrait survivre sans les subsides qu’elles reçoit et doit donc justifier son existence en lançant de nouveaux projets.

 

La base du débat public était donc viciée et les enjeux essentiels n’ont pas été abordés. Les débats se sont cristallisés autour du trafic de trains de voyageurs, alors que ce sont les estimations de croissance du fret qu'il aurait fallu examiner

 

Enfin, une fois le débat mené, les conclusions ont été jetée aux oubliettes et les oppositions à la ligne au sud de Bayonne escamotées. Il n’est est ainsi fait aucune mention dans le compte-rendu du Conseil d’administration de RFF en date du 8 mars 2007 qui entérine les conclusions du débat public. Il faut donc en conclure que ce débat n’a été qu’un simulacre de démocratie afin de justifier un projet déjà décidé à l’avance.


Pour consulter le compte-rendu du débat public, cliquer ici.

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