Un chantier "titanesque" qui fait peur

Publié le par cercledeburrunz.over-blog.fr

vendredi, 26 décembre 2008

Même les géants du BTP s'inquiètent de l'ampleur du financement !

Le Figaro du 23 décembre 2008

La partie n'est pas gagnée. Malgré le soutien de l'État à quatre projets de lignes ferroviaires à grande vitesse, les industriels sont frileux pour débourser 3 milliards d'euros. Selon nos informations, Bouygues, Eiffage et Vinci, les trois groupes de BTP en lice pour la construction de la ligne TGV entre Tours et Bordeaux, auraient fait part de leurs inquiétudes à Réseau ferré de France lors d'une audition le 11 décembre dernier. Ils auraient mis en avant les changements survenus dans l'économie mondiale depuis le 15 septembre, date de dépôt de leur candidature au projet.

La construction des 340 kilomètres de voies doit en effet coûter 7 milliards d'euros, dont 3 milliards à la charge du groupe vainqueur de l'appel d'offres.

La discrétion est de mise à Réseau ferré de France qui ne veut pas tirer la sonnette d'alarme sur un projet pilier du plan de relance de Nicolas Sarkozy. «Les candidats nous ont fait savoir que le contenu de leurs dossiers de candidatures était remis en question par la crise financière et la faillite de Lehman Brothers», explique-t-on chez RFF. L'entreprise publique assure cependant que les trois candidats restent en lice et qu'elle est prête à rediscuter avec eux le partage des risques pour leur garantir davantage de sécurité. «Un projet de cette envergure qui mobilise plusieurs milliards d'euros de dettes, avec un tel risque commercial, n'est aujourd'hui pas finançable», commente un proche du dossier. Conscient du problème, le gouvernement a prévu que le plan de relance de l'économie permette à l'État et à la Caisse des dépôts de garantir les prêts bancaires contractés pour financer la ligne.

Pour l'instant, il n'est donc pas question de retarder le projet. «Vu l'illisibilité des marchés, on ne sait pas si on pourra faire mieux dans six mois», explique un cadre de RFF. Pourtant, le projet a également pris du retard du côté du financement public : les 55 collectivités concernées par la construction de ce nouvel axe, qui contribueront à hauteur de 25%, tardent en effet à boucler leur financement.

 

Bordeaux à 2 heures de Paris

Si le calendrier initial est respecté, un appel d'offres de second tour sera publié au début du printemps et son vainqueur dévoilé fin 2009. Du coup, les travaux débuteront en 2010 avec une mise en service de la ligne à horizon 2016.

Le TGV Sud Europe Atlantique marquera une révolution pour le Sud-Ouest. Actuellement, les TGV, en provenance de Paris, doivent rouler à vitesse classique après Tours. La nouvelle ligne mettra Bordeaux à deux heures de Paris, contre trois heures aujourd'hui.

Le chantier s'annonce titanesque : les études préliminaires prévoient la construction de 40 viaducs et 390 ponts. Sans compter les nombreux raccordements au réseau ferré intermédiaire. Le lauréat devra construire les voies, mais aussi mettre en place tout le système d'alimentation électrique et de signalisation de la ligne. Et gérer son impact sur 160 communes… un chantier qui faisait rêver hier et fait peur aujourd'hui.

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