Les limites du merroutage : plus lent et plus polluant que les poids-lourds
27 février 2008
L’autoroute de la mer, censée détourner des chaussées le trafic des camions, présente un bilan écologique négatif… et prend beaucoup plus de temps, apprend-on au cours d’un reportage de France 2.
Le journal télévisé de France 2 a pris la mer mardi soir sur la ligne Poole-Santander. Il s’agit de l’une des rares autoroutes maritimes entre l’Angleterre et l’Espagne à ne transporter que des camions. A bord du ferry Cotentin de Brittany Ferries, des chauffeurs anglais, passablement malmenés par la forte houle, tentaient d’avaler leur petit-déjeuner. « Tout valsait dans la cabine », racontait l’un d’eux, quand son collègue se plaignait de ne pas avoir le pied marin et d’en baver, déjà, avec la traversée de la Manche. Il faut près de 28 heures pour effectuer cette traversée, indique le reportage, soit six à huit heures de plus que par la route, pour un prix annoncé comme « bien plus élevé », de l’ordre de 1 000.00 Euros par camion.
L’avantage de cette ligne réside en fait dans la possibilité de s’affranchir des interdictions de circuler le dimanche en France et au Pays Basque espagnol.
De ce fait, le Cotentin n’opère que le week-end sur cette ligne, en quittant Poole le vendredi soir, avec un retour en Angleterre le lundi matin. Du lundi au vendredi, ce super ferry, d’une capacité de 120 camions, opère la navette entre Cherbourg et Poole. Les aficionados du Grenelle de l’environnement seront déçus d’apprendre que ce bateau « consomme plus que l’ensemble des poids lourds » et que cette autoroute maritime présente donc un bilan énergétique négatif. « La route reste toujours l’élément de réponse le plus fiable ». L’Europe entend favoriser la création d’une dizaine de lignes de ce type. « Cela permet de limiter la construction de nouvelles routes », tente de justifier France 2.
Source : Flash Transport, du 27/02/2008