SNCF : des dividendes à bon compte !

Publié le par cercledeburrunz.over-blog.fr


Pour la première fois depuis la nationalistation de la SNCF en  1938, l’Etat va toucher des dividendes : 131 millions d’Euros. On devrait s’en réjouir. Sauf que dans le même temps, l’entreprise publique aura reçu de l’Etat des subventions et des contributions publiques sans commune mesure. Car l’endettement de la SNCF, quoiqu’on en dise, ne cesse d’augmenter. Si l’on y ajoute celui de RFF (qui n’a que la SNCF comme client) et de la SAAD, on dépasse les 50 milliards d’Euros



Année

Total dettes
en milliards d'euros

1997

38,05

1998

38,59

1999

38,81

2000

38,52

2001

38,97

2002

41,42

2003

41,22



(sources : SNCF, SAAD et RFF)


En 2005, cette dette totale se décompose comme suit :

SNCF : 7 milliards d'euros
RFF : 26,7 milliards d'euros
SAAD : 8,8 milliards d'euros

Total : 42.5 milliards d’Euros

Depuis, les choses ne se sont pas arrangées côté endettement. Mais il faut savoir que depuis 1991 grâce au SAAD (Service Annexe d'Amortissement de la Dette) les dettes sont minorées dans les comptes de l’entreprise ! Le SAAD est un dispositif destiné à alléger les dettes de l’entreprise publique. Un rapporteur parlementaire l'a qualifié d'OFNI (Objet Financier Non Identifié) car il n'apparait ni dans les comptes de la SNCF, ni dans ceux de l'État. A tel point qu’en mai 2007,  Eurostat, l’office européen de statistiques, a obligé la France à incorporer une partie de la dette de la SNCF dans le calcul de la sienne. Soit 8 milliards d'euros.

La SNCF à donc beau jeu d’annoncer en ce mois de mars 2008 que sa dette n’est « que » de 4,8 milliards d’Euros. Elle oublie de dire qu'elle en a « refilé » 35 milliards à RFF et à l'OFNI évoqué plus haut.


Pour résumer en quelques chiffres (sources Alain Lambert, sénateur UDF dans son rapport 2005), les contributions de l'Etat au transport ferroviaire ont représenté près de 6,5 milliards d'euros en 2005, c'est-à-dire 85 % du budget des transports terrestres :

- 39 % de cette contribution au ferroviaire va au régime de retraite de la SNCF
- 23 % est consacré au désendettement des deux établissements publics (SNCF & RFF)
- 18 % seulement est consacré à l'investissement

Et cela n’empêche pas la SNCF et RFF de vouloir investir dans une nouvelle ligne de fret à grande vitesse inutile.

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